PRÉSIDENTIELLE : MANIFESTE DE L'ASSOCIATION DES PROFESSIONNELS DE L'URBAIN DE MADAGASCAR


« MANIFESTE DE L'ASSOCIATION DES PROFESSIONNELS DE L'URBAIN A MADAGASCAR (APUM)

POUR LANCER (ENFIN) DES POLITIQUES DE DÉVELOPPEMENT DES VILLES » 

Les professionnels de l'urbain à Madagascar que nous sommes constatent chaque jour que le développement urbain a été oublié par tous les acteurs, aussi bien l'Etat que les bailleurs, depuis beaucoup trop longtemps.
Pourtant il n'y aura pas de développement économique à Madagascar sans des villes qui fonctionnement correctement. Tous les pays du monde qui sont devenus riches ces 50 dernières années  le sont devenus grâce à une économie urbaine, grâce à une industrie et des services qui ne peuvent fonctionner que dans des villes efficaces en termes de transport, d'équipements, de qualité de vie, de logement.
Il est encore temps à Madagascar de réussir la transition urbaine du pays, chance unique puisque dans 30 ans le pays sera largement urbanisé.
Il est encore possible de construire ces villes qui seront les moteurs du développement et où va s'inventer la société malgache du 21ème siècle.
Mais si nous continuons dans le sens actuel, ce sont d'immenses bidonvilles qui se préparent, des catastrophes économiques, sociales, et environnementales qui empêcheront durablement le pays de se développer.
C'est pourquoi nous appelons les candidats à la Présidentielle 2013 à se saisir de cette urgence et à se prononcer sur ces questions cruciales pour le pays, et pourtant systématiquement oubliées.
Nous leurs demandons de s'engager fermement sur quelques mesures fondamentales, exposées ci-dessous, et nous leur posons des questions qu'il nous semble indispensable de voir traitées dans leurs programmes.
L'APUM publiera l'analyse des réponses qu'elle obtiendra de la part des candidats, et procédera au suivi des engagements signés, point par point, à mi-mandat.    



Les engagements que devraient prendre les candidats : 
Le pacte urbain

1 - Pour des mesures immédiates
- libération par l'Etat des terrains et bâtiments en ville qu'il n'occupe pas de manière efficace, pour en faire des parcs et des logements pour les habitants.
- adoption rapide d'un nouveau code de l'urbanisme moderne et d’un code des collectivités territoriales.
- Publication sur internet, chaque année, de l'ensemble des dotations de l'Etat pour les communes.
- Recensement et publication sur internet de la cartographie du patrimoine foncier et immobilier de l'Etat dans les villes, et de toutes les transactions foncières de l'Etat.
2 - Pour la transparence et une meilleure  gestion urbaine
- Création d'une agence nationale d'urbanisme, qui pourra conseiller toutes les communes urbaines et les aider à monter leurs projets, et qui permettra de lancer une nouvelle planification stratégique des villes. Elle diffusera également l'information sur les prix de l'immobilier et du foncier dans les villes.
- Création d'une agence foncière urbaine, chargée d'acquérir des terrains pour l'intérêt général, notamment autour des futures grandes infrastructures
3 - Pour des politiques urbaines efficaces
- création d'un ministère de la ville, chargé de coordonner et mobiliser toutes les politiques sectorielles et d'augmenter considérablement les investissements en infrastructures urbaines
- Sur appel à projets, soutien aux grands projets urbains et de grands travaux en ville : rocade et tramway d'Antananarivo par exemple, zones d'extensions de l'urbanisation dans toutes les villes, zones industrielles, parcs d'activité, grandes infrastructures urbaines.
- Appui aux communes qui lancent des agences de développement économique, pour attirer les investisseurs et les activités.
4 - Pour une décentralisation effective vers les communes urbaines
- délégation aux communes urbaines d'une fiscalité locale autonome
- renforcement technique des communes
- révision de la liste des communes urbaines à partir des réalités du fonctionnement du territoire


Les questions que les candidats devraient traiter dans leurs programmes
1.Comment allons-nous enfin permettre à tous, notamment les plus modestes, à se loger décemment en ville, et fluidifier le marché immobilier ?
2. Comment allons-nous enfin sécuriser les droits fonciers en ville ?
3. Comment allons-nous favoriser le développement de l'industrie et des services ?
4. Comment allons-nous faciliter les déplacements en ville et entre villes ?
5. Comment allons-nous permettre aux communes de financer les 400 millions $ / an nécessaires pour les infrastructures de bases des villes malgaches ?
6. Comment allons-nous améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement, avec la JIRAMA qui n'investit plus dans les réseaux depuis des décennies, et la gestion de déchets dans les aires urbaines ?
7. Comment allons-nous gérer de vastes territoires urbains comme le Grand Tana ? Aujourd'hui aucune autorité réelle n'existe à ce niveau.
8. Comment allons-nous préserver l’environnement, le patrimoine architectural, urbain et paysager de nos villes, déjà bien mal en point ?

9.  Comment allons-nous intégrer les populations en tant qu’acteur à part entière dans la réflexion et la mise en œuvre des politiques urbaines ?

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